UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Notre Dame de Paris n’est pas encore sauvée : entre urgence et précaution, les travaux de consolidation ont redémarré, enfin...

Interrompus depuis trois semaines à cause en raison des risques de contamination au plomb, les travaux de consolidation de Notre-Dame de Paris ont enfin repris, le lundi 19 août dernier, avec des mesures de sécurité renforcées. 

S'il est normal, et prudent, d'avoir pris des précautions en ce qui concerne la contamination au plomb, on ne peut que regretter ces trois semaines passées (perdues ?), quand on sait que la cathédrale risque toujours de s'effondrer, et qu'on est toujours dans l'urgence absolue, en ce qui la concerne...

Didier Durand - patron de l'entreprise Pierrenoel, spécialisée dans la taille de pierre et la maçonnerie - est impatient que le chantier reprenne : "Là où je commence à bouillir, c’est que Notre-Dame de Paris n’est pas sauvée ! Les arcs-boutants, on ne les a pas encore stabilisés, et surtout, il faut que les 250 tonnes d’échafaudages puissent être retirés. Et là, on perd beaucoup de temps" : on le comprend, car, entre les chutes de pierres et l'instabilité de la voûte, le risque d'effondrement est toujours là : le 14 août de nouvelles pierres des voûtes de la nef sont tombées, après l'épisode caniculaire, et le Ministère de la Culture lui-même a alerté sur le risque d'effondrement d'une autre partie des voûtes...

Notre-Dame reste donc en danger permanent d'écroulement, même aujourd'hui, contrairement à ce que pensent certains, et ce ne sera qu'en 2020, au mieux, si l'on parvient à faire tout ce qu'il y a à faire d'extrême urgence, que l'on pourra déclarer "sauvée" Note-Dame... C'est là qu'on peut se demander si un zèle légitime dans la protection contre la pollution au plomb n'a pas tourné à l'excès, et, en tous les cas, n'a pas fait perdre un temps précieux, pendant lequel, à chaque instant, les voûtes pouvaient - et peuvent encore - céder...

Récapitulons les travaux à réaliser de toute urgence, qui ont enfin repris :

D'abord, il y a l'échafaudage - monté, au départ, pour restaurer la flèche de Viollet-le-Duc, donc bien avant l'incendie d'avril... -  qui menace toujours de tomber sur les voûtes qui ne sont pas abîmées (il y a eu trois écroulements de voûte, deux limités, et l'autre beaucoup plus important, en gros au-dessus du choeur...).

Mais, pour retirer au plus vite cet échafaudage, qui a été soudé par le feu, il va falloir le scier, et donc installer un plancher au-dessus des voûtes de la cathédrale pour éviter que des morceaux de tubes métalliques de l'échafaudage ne viennent tomber sur les voûtes, risquant encore de provoquer leur écroulement...

Ensuite, les restes de la charpente, encore au-dessus des voûtes, qui n'ont toujours pas été encore enlevés, risquent à tout moment de tomber sur ces voûtes, déjà fragilisées : or, il faut encore au moins quatre mois pour enlever tout ces restes...

Enfin, il faut achever de placer les cintres sous l'ensemble des arcs-boutants, un travail bien avancé mais non encore terminé. Ceci étant, cette satisfaction d'un travail en bonne voie de réalisation peut générer une autre inquiétude : si les arcs-boutants sont bien consolidés, ils sont fait, par définition, pour contenir la poussée de la voûte vers l'extérieur, afin que l'édifice ne s'écroule pas vers le dehors; mais, justement, en "poussant vers l'intérieur", sur une voûte déjà fragilisée et en partie effondrée, cette consolidation des arcs-boutants augmente le danger d'écroulement de l'édifice, cette fois sur lui-même, à l'intérieur : c'est le serpent qui se mord la queue ! 

C'est l'association Robin des Bois - qui a porté plainte contre X - qui est à l'origine de l'interruption des travaux, décidée le 25 juillet par l'inspection du travail, pour renforcer la protection des ouvriers. L'association accusait les autorités d'avoir négligé, caché ou minimisé les risques de contamination au plomb : s'il est normal - nous l'avons dit en commençant - que l'on prenne toutes les précautions nécessaires relatives à la sécurité des intervenants sur le chantier, et des habitants du proche périmètre de la cathédrale, on ne peut que regretter que ce qui est peut-être un excès de zèle, ou qui aurait du être mieux anticipé, ait donc fait perdre trois précieuses semaines sur un chantier archi-sensible, où la phase de consolidation est loin d'être terminée...

Une fois seulement la sécurisation achevée, on pourra voir si les pierres ont bien séché, si elles doivent être remplacées, si les joints et liants ont tenu, ou s'ils ont été trop dégradés par la très forte chaleur de l'incendie puis par les tonnes d'eau déversées pour l'éteindre... 

On le voit, si l'espoir reste permis, évidemment, il est clair que l'inquiétude demeure, et que, malheureusement, on ne peut pas encore dire : Notre-Dame de Paris est sauvée !

Commentaires

  • Ne vous faites aucune illusion : on a chanté à France inter lors de l'incendie de Notre-Dame, et il y a sûrement des gens qui, sous couvert de "principe de précaution" ne seraient pas fâchées de voir s'écrouler les voûtes de l'obscurantisme, comme ils disent...

  • "Le combat pour Notre Dame" ne fait que commencer, comme je l'ai écrit sur le site de Politique Magazine.

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel